mercredi 22 octobre 2008

Journée transport / Sénégal

Aujourd'hui, départ pour Fissel, depuis le temps que j'en entends parler !

Pour moi avant mon voyage, Fissel c'était cette image de Google Earth ! du sable à perte de vue... Je suis donc curieuse de savoir ce que Fissel est en vrai, IRL (in Real Life) !


Agrandir le plan

En attendant pour arriver à Fissel, le parcours est long et fastidieux à partir de Dakar.
Départ le matin en taxi jusqu'à la gare routière. La gare est énorme avec des alignements de toute part de taxis, 7 places, transport en commun... avec tout le monde qui nous propose services et marchandises...
Nous avions choisi de prendre un 7 places jusqu'à Tiadiaye, car contrairement aux transports en commun il ne s'arrête pas à toutes les stations. On nous y conduit, une nouvelle négociation commence pour nous et nos bagages qui finiront balancés sur le toit. Après ce temps, on ne part pas de suite car il faut que le 7 places soit rempli, sur rempli même le transformant en 13 voir 14 places. L'attente nous parait des heures avec la chaleur ambiante et les incessantes propositions de vente de gâteaux, bananes, eau, glace...
Quelque fois on croit que le départ est imminent... mais non... Fissel se mérite !

Et d'un coup klaxon en trombe annonçant enfin le départ.

Et là sortie de Dakar suivi d'habitations de toutes sortes au bord de la route avec échoppes de tous styles : forges, menuisiers, boutiques, vendeurs de téléphone portables, objets de récupération de toute sorte au bord des routes. Alternance de villes au bord des routes au vendeurs et vendeuses qui cognent au vitre pour du pain, beignets... et alternance de champs et baobabs, à un moment même nous longeons la mer.

Et sur la route : voitures, mobylettes, cars, ânes en pagaille !! A un moment un énorme camion est dans le fossé bloquant la voie de droite. Des policiers nous arrêtent à deux reprises pour contrôler le permis du chauffeur et la sécurité (relative) du véhicule.

Des heures après où l'impression que le voyage ne finit jamais, nous arrivons à Tiadiaye et là des personnes nous aident dans nos explications avec le chauffeur, nous souhaitons nous arrêter au croisement Tiadaye-Fissel.

Et là portage des bagages, traversée de la route vers le sud bondée de véhicules et charrettes, pour aller à l'arrêt des taxis de Fissel, appelé "clando"... et là renégociation, les bagages coûtent chers... mais vu qu'on est arrivés jusque là...
et hop complet, nous embarquons à 6 : 3 devant, 3 derrière.
La route entre Tiasiaye et Fissel ne devrait pas s'appeler route mais route à nids de poule... Le chauffeur de taxi, Moussa nous fait part de son désarroi, à un moment la route est tellement mauvaise que nous roulons sur le bas côté chemin de terre, et que nous prenons une piste, à travers la brousse, petits villages avec des cases, des enfants. Et à un moment problème !!! une charrette arrive en face, le chauffeur et le charretier descendent puis tous les passagers des deux côtés, grosse négociation en wolof, et puis d'un coup allez hop le charretier cède (on n'allait pas non plus y passer la nuit !) et se met sur le côté.... et on repart...
Le chauffeur nous demande ce que nous allons faire à Fissel, il faut dire qu'on y vient pas par hasard. Christophe raconte qu'il est déjà venu et que nous allons travailler au Centre de Ressources, ce qui le rassure...

Et après une quinzaine de kilomètre d'une route fatigante, nous voyons un premier panneau "Communauté Rurale de Fissel" puis un Fissel, marquant la fin de ce trajet. et là Christophe dit c'est là ! ah oui mais faut prévenir quand même... oui mais bon le temps que l'info monte en haut de son cerveau, il faut être indulgent Moussa !

Et hop nous voilà sur "le goudron de Fissel" la seule route bitumée traversant le village et peu de temps après des enfants arrivent tout joyeux avec des "Christopheeee !!!" et des petites poignées de mains chaleureuses, présentation "Isabelle" transformée en un Elisabelle et "papa, maman et Mapenda". Au Sénégal, les enfants qui portent le même nom que leur parents s'appelle papa, maman, mamie... bon ça fait bizarre au départ de saluer des petits de 10 ans papa, mais on s'habitue !
Ils insistent pour porter nos lourds bagages, déjà si jeunes, l'accueil est important car Christophe fait un peu parti de leur famille, la famille sénégalaise élargie...
Ils nous conduisent chez Endela, leur maman qui va nous aider dans notre installation, elle nous a trouvé nos chambres à Fissel par exemple.

Mais pour l'instant on a faim... le transport ça creuse et puis il est largement midi passé. Nous nous installons tous ensemble Endela, ses deux amies, ses 3 enfants, Christophe et moi autour du plat familial, le fameux Tiep bou dienn, riz au poisson.

Les femmes rigolent fort, mettant dans l'ambiance sénégalaise, je ne comprends pas tout car elles parlent en wolof mais Endela parle très bien le français.
Il fait chaud, je suis fatiguée mais il n'y a pas d'urgence, Endela m'installe un matelas pour la sieste de rigueur et là j'accepte car je sens ma tête un peu tourner avec cette chaleur, le plat épicé, et maman prend soin de me ventiler avec un ventilateur à main en rigolant comme toujours !

A un moment Christophe propose d'aller voir nos chambres. Endela nous prévient, les chambres sont très simples sans porte à la douche (là je tique un peu) en fait il s'avérera qu'il y a une porte qui porte bien son nom, car on la porte !

Nos chambres se trouvent un peu plus loin le long du goudron, dans une maison avec un hall commun regroupant les chambres d'un boutiquier, de deux jeunes enseignants (Ousmann et Mbaye), d'un pasteur (Innocent), d'un maître coranique (Taphsir) ainsi qu'une autre habitation avec une famille guinéenne et cours commune.
Les chambres sont sommaires : fine couche de béton au sol, toute craquelée, toit en tôle, et il y fait très chaud !!!

Endela s'inquiète pour savoir si ça va et Christophe oui oui, elle essaie de lire sur mon visage, je suis un peu décontenancée surtout par la porte et je souhaite avec insistance que Christophe la fasse réparer, finalement elle finira "porte portée" jusqu'à la fin du séjour, parce que finalement pas si gênante, elle m'a permis de râler sur elle, de "faire ma mayennaise" comme dit Christophe !!!

Sur toutes ces émotions de voyage, la nuit venue, je prends rapidement congé de mes hôtes et voisins, pour me familiariser avec ma chambre fisseloise....

Isabelle Gruet

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